La gestion des friches polluées a historiquement mis un accent fort sur les fonciers les plus dégradés, qui posent des problèmes sanitaires et environnementaux conséquents.
Dans ce contexte, la prédominance des filières d’enfouissement des déchets dans la gestion des terres excavées a imposé les seuils d’acceptation en installations de stockage comme critères universels de gestion.
Pourtant, pour faire face à la nécessité d’une consommation plus sobre en ressources naturelles d’une part, et aux capacités décroissantes des installations de stockage des déchets d’autre part, les filières de valorisation hors site des terres excavées se développent. Elles proposent aux chantiers l’apport de matériaux de remblais alternatifs aux granulats naturels dans une logique d’économie circulaire.
La gestion des risques de transfert de polluants impose alors de s’interroger sur la qualité chimique des déblais non pollués réutilisés. Ainsi, la notion de fond pédo-géochimique questionne notre connaissance des teneurs en polluants habituelles dans les sols non dégradés. Elle devient une notion émergente essentielle pour évaluer les possibilités de réutilisation d’un matériau excavé sur un site situé en dehors de l’emprise du chantier d’origine.
Soutenu par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, le projet GEOBAPA élabore le référentiel de fond pédo-géochimique de l’Île-de-France et de la Normandie. Il est lauréat de l’Appel à Manifestation d’Intérêt « Transition écologique et valorisation économique » du territoire de la vallée de la Seine.
Le groupement formé par SOLTRACING, BG Ingénieurs Conseils, Geovariances, le BRGM et Esiris pilote le projet, en collaboration avec une dizaine de maîtres d’ouvrage et d’aménageurs publics parmi lesquels des collectivités locales et des établissements publics fonciers. Le fond pédo-géochimique du bassin parisien est le premier référentiel normatif et de grande ampleur sur les teneurs naturelles et anthropiques dans les sols, notamment urbains.